Transcription du discours BG chap 4:40


Transcription du discours BG 4 - 40
Ne doutez jamais de l'existence du maître
Bhagavad Gita -  Chapitre 4.40
"ajnas casraddadhanas ca samsayatma vinasyati |nayam loko 'sti na paro na sukham samsayatmanah||"

Chacun des versets de ce chapitre est devenu une citation très connue.
Traduction:  L'ignorant qui n'a pas de confiance et est sceptique ne vit pas cette vie ordinaire ni de vie plus élevée.

Cela n'a pas de sens de continuer à vivre lorsqu’on est sceptique. C'est comme recevoir un coup sur le cerveau, pas seulement sur le mental car, parfois, lorsque vous avez un coup sur le mental, vous ne comprenez pas tout de suite. Alors, la seule solution c'est de vous envoyer un coup sur la tête. C'est un choc. Bhagavan donne un choc puissant. Et je sais de façon très sure que beaucoup d'idiots orthodoxes auraient dit ces jours-ci : "Comment osez-vous direvinasyati ?" Je ne vais pas le faire, mais imaginez qu'un jour je dise : "Que tous les gens qui me sont opposés vomissent du sang et meurent." Imaginez combien cela serait choquant étant donné l'opposition que je rencontre. Pour commencer, ils diraient !"Comment un être eveillé peut-il dire ces mots ?" Vous dites trop de choses stupides. Donc je ne dis pas que c'est moi qui l'ai dit, je dis que c'est Bhagavan. Et quand je répète les paroles de Bhagavan, c'est exactement ce que je pense.


Comprenez bien que les mots que Bhagavan utilise sont très puissants : samsayatma vinasyati. Je crois qu'il commence à en avoir marre  de l'ignorance crasse d'Arjuna. Il y a quelque chose qui est de l'ignorance douce. Par exemple, un dévot vient vous voir : il souffre, il va mal ; vous lui donnez une solution et il se relève plein de lumiere ; c'est une douce ignorance. Même l'ignorance peut vous apporter de la douceur ainsi qu'au maître, lorsque vous vous relevez et que vous vous en sortez. Même l'ignorance peut être douce. Mais là? c'est vraiment trop ! Je crois que c'est allé au maximum. Je vois tout à fait le visage de Krishna, de quoi il a l'air. Je crois qu'il devait être vraiment, vraiment fatigué de l'ignorance crasse d'Arjuna. Je ne parlerai même pas d'ignorance crasse mais d'un doute arrogant des possibilités du maître. Lorsque certains disciples sont déprimés et souffrent, je les appelle et leur donne la solution. S'ils ne la mettent pas en pratique, s'ils ne veulent pas sortir de la dépression, je vois très clairement qu'ils doutent de mon authenticité même. Dès que vous doutez de mon authenticité, je ne peux plus vous aider. C'est comme si vous étiez en train de lutter dans l'océan. Je suis dans un bateau, je vous envoie une corde et je vous demande de la tenir pour que je puisse vous sortir de l'eau. Si vous répondez : "Non, je ne sais même pas comment tenir la corde, je n'arrive pas à tenir la corde", je peux au moins me baisser, vous prendre la main et vous hisser. Mais si vous doutez même de l'authenticité : "Ah oui mais si jamais je prends la corde, peut être que lorsque je serais dans le bateau, vous allez me tuer." Lorsque vous doutez de l'authenticité, de l'objectif du secours, eh bien, au revoir ! Je ne peux même pas dire good-bye, mais juste, bye !

Je crois que Bhagavan voit que Arjuna doute de son authenticité même, alors il est fatigué, il en a marre. Sur les 700 versets de la Bhagavad Gita, il n'y a pas un seul verset à par celui-ci où Bhagavan maudit quelqu'un. Bhagavan a écrit directement 2 livres, la Bhagavad Gita et l'Anu Gita, et, dans les 2, il n'y a que dans ce verset qu'il maudit quelqu'un, nulle part ailleurs. C'est la seule évidence enregistrée d'un être éveillén d'une incarnation maudissant quelqu'un. Il n'y a nulle part une seule preuve de Krishna maudissant quelqu'un. Je parle de Shiva. Les disciples, oui, mais il n'y a aucune preuve d'une incarnation maudissant quelqu'un. Ni Ramakrishna, ni Adi Shankara, ni Bouddha n'a jamais maudit quelqu'un. Il n'y a aucune preuve écrite de ces malédictions  à travers toute l'histoire. Cela n'est arrivé qu'une fois, dans ce verset. Ni Ramana Maharshi, ni Ramakrishna, ni Sri Krishna, ni Ramachandra Prabhu, ni Shiva, ni Bouddha, non.
On n'a pas enregistré une seule fois leurs paroles maudissant qui que ce soit à part dans ce verset. Il vous faut donc comprendre ce verset de façon approfondie. Qu'est-ce qui a poussé Bhagavan à prononcer des paroles aussi fortes ? Il dit que la personne est condamnée et détruite. Samsaya n'est pas un crime, douter n'est pas un crime. Il se peut que Bhagavan ait vu qu'Arjuna n'avaot pas seulement des doutes sur la capacité, la stabilité ou la disponibilité de Krishna, mais sur l'existence même de Krishna.

Voyez vous, quand vous doutez de l'existence, de l'objectif même de l'existence du Divin, alors aucune aide n'est possible.

J'ai vu des gens qui, tant qu'ils en faisaient partie de notre organisation, n'ont jamais fait ni contribué à quoi que ce soit. Mais lorsqu'ils la quittent, ils disent : "Oh ce sannyas ! Tout ce qu'il veut, c'est avoir de plus en plus de gens qui travaillent pour lui !" Baba, avez-vous travaillé pendant que vous étiez là ? Non ! Vous avez mangé la nourriture de l'organisation, vous avez utilisé tout ce qui était à votre disposition, vous avez appris, étudié, gagné de la connaissance mais vous n'avez jamais contribué à quoi que ce soit, et vous dites que tout est faux, vous doutez même de l'existence de la vérité spirituelle pour laquelle je suis là. Je ne peux aider ce genre de personne. Et je crois que Bhagavan a reniflé ce genre de doute nauséabond de la part d'Arjuna. Le doute sur l'existence et l'objectif même de Krishna. Peut-être qu'Arjuna s'est dit que Krishna était du côté de Duryodhana, qu'il voulait qu'il parte en guerre mais qu'il était du coté de Duryodhana.
C’est-à-dire qu'il doute du noyau même. C'est comme si je guérissais quelqu'un du cancer et que la personne ait des doutes tout à coup, qu'elle sie dise : Peut-être qu'une fois qu'il  m'a guéri du cancer, il va me tuer. Pourquoi ? Peut-être parce que j'ai un collier de 7 rangées en or et que ce collier lui plait. Il va me guérir puis m'emmener à l'ashram et après il va me couper la tête pour me voler ma chaine en or." Lorsque vous avez ce genre de doute, que vous doutez de l'existence même de Bhagavan, Krishna dit qu'il n'y a rien a faire.
Vinasyati, Bhagavan n'aurait pas eu besoin de prononcer de paroles aussi fortes - samsayatma vinyasiati.
Partout ailleurs, il dit uniquement : "Mon dévot ne périt jamais." Ça, c'est OK, c'est positif. Les maîtres ont toujours agi ainsi : "Mon dévot ne périt jamais".
Rama va à l'extrême. Il bénit Ahalya, un de ses disciples, et dit : Les gens seront libérés non seulement lorsqu'ils prononceront mon nom mais aussi lorsqu'ils prononceront le vôtre. Ramakrishna dit : "Celui qui me voit moi sera libéré, même s'il ne s'agit que de ma photographie. Ça c'est formidable ! Et Shankara va jusqu'à dire que si vous buvez une goutte du Gange, si vous prononcez un seul mantra des écritures, vous serez libéré. C'est habituel d'encourager et tout le reste, c'est formidable. Mais ces paroles que prononcent Bhagavan ne l'ont jamais été dans le monde spirituel. Ce sibt des mots qui condamnent. Le simple fait de prononcer ces paroles fait que vous ressentez de l'amertume dans la bouche comme si vous aviez mâché une feuille de neem. Vous avez de l'amertume dans la gorge et je sais quelle frustration Bhagavan a dû ressentir pour prononcer ces paroles car chaque jour j'ai le même sentiment. Je ne dis pas ces mots mais Bhagavan l'a fait. Quand vous commencez à douter de l'existence même, vous êtes au-delà de l'aide, rien ne peut vous aider. Quand vous doutez  de l'objectif, de la définition même de la vision, il n'y a pas d'aide possible.

"ajnas casraddadhanas ca samsayatma vinasyati |nayam loko 'sti na paro na sukham samsayatmanah||"
Non seulement cette personne ne connaîtra pas l'éveil, mais il ne connaîtra même pas une vie ordinaire.
Je dois dire que, dans ce verset, Bhagavan est devenu Kala Bhairava.
Je suis sûr à 100% que Bhagavan a vu dans les yeux d'Arjuna qu'il avait un doute sur l'existence et l'objectif même de Bhagavan. Ici Bhagavan insiste et dit de façon très claire à Arjuna : "Cher Arjuna, lève-toi et va au combat. Non seulement tu possèderas le monde extérieur mais également le monde intérieur, tu atteindras l'éveil." Il a tenté de le convaincre pas à pas, il l'a inspiré encore et encore. Il lui a donné toutes les méthodes et compréhensions possibles sur la philosophie. Il a tout expliqué, donné, mais Arjuna va jusqu'à l'extrême : il va jusqu'à douter de l'existence même de Krishna.
Il s'est peut-être dit que ce Krishna était en fait du côté de Duryodhana : "Il me pousse à déclarer la guerre afin de me faire tuer et alors il peut vivre avec les gens de Duryodhana sinon pourquoi nous pousserait-il nous 5 à lutter contre des centaines de personnes en face ? Du côté de Duryodhana, ils étaient 100 plus Karna. Duryodhana avait une soeur mais elle ne participait pas à la guerre. Du côté des Pandavas, du côté d'Arjuna, ils n'étaient que 5.


S'il n'y avait pas eu le doute sur la racine même de l'objectif de Bhagavan, celui-ci n'aurait pas utilisé ces paroles surtout face à un ami intime. Pour Krishna, Arjuna n'était pas simplement un ami mais un bien-aimé. Je ne veux pas créer de controverse, mais il faut bien que je dise très clairement les faits. Les deux n'étaient pas seulement psychologiquement mais également physiquement proches et pas seulement. La tradition admet qu'ils aient été tous deux l'incarnation de Narayana, c’est-à-dire la supra-conscience et le reflet de cette supra- conscience. Krishna est Narayana et Arujna est Nara.
En sanskrit, si vous êtes Nara, votre père est Narayana. La source est Narayana. Alors comment pouvez-vous dire celà à quelqu'un qui est si proche de vous, qui est votre propre reflet, en fait ? C'est comme si la main gauche maudissait la main droite ou que votre main gauche vous donne une gifle.
Il se peut que la situation ait été vraiment vraiment mauvaise et qu'Arjuna ait douté de l'existence même de Krishna. C'est quand Arjuna a douté des capacités de Krishna qu'il s'est montré en tant que Vishwaroopa : "Voilà qui je suis."
Arjuna a douté de la stabilité de Krishna et c'est pourquoi Krishna est venu conduire le chariot d'Arjuna.
Arjuna a également douté de la disponibilité de Krishna, et c'est pourquoi nuit et jour, Krishna était près d'Arjuna.
Il n'a fait rien d'autre. Il a également prouvé sa disponibilité en donnant des mètres et des mètres de vêtements à Draupadi. Il a prouvé sa stabilité, sa disponibilité et tout. Il a déja montré son Vishwaroopa à Arjuna. Il a accordé cette vision à toute l'équipe des Kauravas. Ce n'est pas la première fois qu'Arjuna a vu cela. Avant la Bhagavad Gita, il lui avait déjà montré cette vision, prouvé sa stabilité, sa disponibilité et si Arjuna doute encore, cela signifie qu'il doute de l'existence même et de l'objectif de Sri Krishna.
C'est pourquoi Bhagavan ne sait plus quoi dire. Il va à l'extrême et dit ces 3 mots, il abandonne, littéralement.

nayam loko 'sti na parona sukham samsayatmanah

Bhagavan n'a jamais utilisé de forme négative - na na na - dans une même phrase.
Il l'utilise 3 fois dans la même phrase. Il dit - ils n'auront pas de vie ordinaire, c’est-à-dire ce monde ; ils n'auront pas non plus une vie plus élevée, l'éveil. Ils n'auront aucun plaisir dans leur vie - na sukham. Celui qui est dans l'ignorance, qui n'a pas confiance, qui est un sceptique, périt.
Si vous doutez de mes capacités, je vous montrerai toujours que je suis capable, que je peux. Si vous doutez de ma stabilité, je vous montrerai toujours ma compassion et constamment, de façon très stable, je vous attendrai. Si vous doutez de mes capacités, je vous prouverai que je suis toujours disponible. Mais si vous doutez de l'objectif même de ma mission, de mon existence, de ma déclaration de vision, rien n'est possible, rien n'est possible.  
Je vais me me définir, moi et mon objectif : je suis une incarnation venue sur la planète terre faire un travail de rayonnement et de partage de l'éveil, de l'existence consciente la plus élevée.
Si vous avez des doutes sur mon être et sur ma vision, on ne peut rien faire, rien n'est possible.
Alors, je ne peux que répéter les mêmes mots que Krishna.
À part ça, si vous doutez de mes capacités, de ma stabilité, de ma disponibilité, il n'y a rien de mal, ce n'est pas un crime. J'aurai toujours suffisamment de patience pour vous montrer et vous faire comprendre ma stabilité, ma capacité, tout ; j'aurai la patience nécessaire pour vous inspirer et vous encourager ; mais si vous doutez de mon objectif de base, de la source de mon objectif et de mon existence, alors, la seule chose que je puisse faire, c'est de répéter le 40ème verset du chapitre 4 de la Bhagavad Gita.

"ajnas casraddadhanas ca samsayatma vinasyati |nayam loko 'sti na paro na sukham samsayatmanah||"